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- ▫️ Récits d'aventures ▫️Épisode 1.1 : Gueule de bois Lorsque Malrubius reprit connaissance, la tête lui tournait encore. Plongé dans le noir, il tâtonna machinalement autour de lui et trouva presque immédiatement un objet qu’il ne reconnut pas immédiatement, froid au toucher comme une petite plaque métallique et semblant être attachée de part et d’autre à une fine lanière. Il continua à tâtonner et tomba cette fois sur un tissu soyeux dégageant une forte odeur qui lui vrilla à nouveau le crâne. Ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes qu’il finit par retomber sur sa lampe, qu’il alluma avec empressement. Il était seul, toujours au même endroit, dans le caveau de la famille de l’Automne Lacté, dans l’hypogée où il avait été attaqué. Il se redressa, rassuré de ne pas constater plus de dommages, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur le sarcophage vide de Dame Ceriana. Avec effroi, il ne put que se résoudre à l’évidence : la momie avait été dérobée ! Un vent de panique se saisit de lui : instantanément, il se vit projeté 24 heures plus tard, lorsque toute la famille de l’Automne Lacté se présentera pour rendre hommage à son aïeule. Comment pourrait-il expliquer que celle-ci, confiée à la guilde des Thanatopracteurs, ait pu échapper à leur surveillance ? Sa première semaine de compagnon se résumerait alors sans doute aussi à sa dernière. Et sa faute impardonnable ne serait pas grand-chose face au déshonneur jeté sur sa guilde ! Cette avalanche de projections combinée à la nausée tenace qui lui vrillait encore les tempes lui fit pousser un cri de désespoir. L’écho de son cri contre les parois de pierre le fit presque sursauter et eut l’effet salvateur de le tirer de sa torpeur. Tout n’était peut-être pas encore perdu : il lui restait 24 heures pour remonter la piste de la voleuse et remettre la momie à sa place. Le temps lui était compté. Il gravit les marches quatre à quatre pour ressortir. Pendant ce temps, au Potron-Minet, avec la disparition du soleil derrière les feuillages du parc du Souverain Doré, la salle se vidait. Dans tout Nessus, dès la tombée de l’obscurité, en principe, plus grand monde ne devait arpenter les ruelles, et la milice veillait à ce que les derniers fêtards quittent les lieux. Une veille s’était écoulée depuis le départ de Malrubius, et les compagnons embaumeurs dirent au revoir à Zénaïs, qui se retrouva ainsi esseulée. Son manteau de fuligine lui permettant de rester plus tard, elle décida d’attendre le dernier moment, espérant le retour de Malrubius. C’est finalement Lorne qui vint la voir alors que les derniers clients payaient leur note. Il s'adressa à elle courtoisement: — Vos amis sont partis, Serviteuse. Il est temps d’aller les rejoindre. — J’attends Malrubius, il m’a dit qu’il allait revenir, lui lança-t-elle, consciente du peu d’éléments qu’elle lui présentait là. Il rétorqua: — Sa tenue de Thanatopracteur ne lui permet plus de revenir, la milice l’aura sans doute raccompagné aux Grandes Loges. C’était assez imparable : la nuit étant tombée, Malrubius n’avait plus la liberté de revenir jusqu’au Potron-Minet. Quelque peu déçue, elle se décida à sortir, mais confia son inquiétude au compagnon Claviger. Lui ayant parlé de sa cérémonie du lendemain avec l’Automne Lacté, elle convainquit Lorne d’aller jeter un coup d'œil près du mausolée de l’illustre famille. Ils sortirent donc de l’estaminet, la lune plongeant les ruelles dans une atmosphère verdâtre. Ils ne mirent que quelques angélus pour rejoindre l’entrée du parc du Souverain Doré. Les gardes avaient déjà quitté leur poste, et la lourde grille était fermée. Alors qu’ils allaient renoncer, Lorne aperçut dans l’obscurité un détail qui l’intrigua. À moins d’un sillon de là, un rectangle plus sombre entre les colonnes du mausolée de l’Automne Lacté avait pris la place du portail d’entrée : les battants étaient donc grands ouverts, ce qui n’était absolument pas normal. Lorne entreprit d’aller en vérifier la raison par lui-même et se mit à essayer d’escalader le mur, sous le regard amusé de Zénaïs. Finalement, elle lui indiqua qu’il pouvait ménager ses efforts, alors qu’elle reconnut la silhouette pourpre d’un Thanatopracteur sortant du mausolée. La lampe qu’il portait près du visage ne laissa aucun doute : c’était bien Malrubius, et le double mystère de son retard et de la porte restée ouverte allait sans aucun doute bientôt trouver une explication. Sortir du parc présenta pour Malrubius bien moins de difficultés : les larges branches des sycomores dépassant largement sur la ruelle, il lui suffit d’escalader un arbre et de se laisser choir de l’autre côté du mur. Les deux compagnons allèrent à sa rencontre, pressés d’avoir le fin mot de l’histoire. Mais à la mine déconfite de l’embaumeur, ils comprirent vite que la situation s’était, bien au contraire, largement compliquée... MJ ApôtreJ'aime
- ▫️ Récits d'aventures ▫️Zénaïs, la Sorcière Zénaïs est née en 36 Maruthas, en captivité dans les geôles de la Citadelle, et ignore tout de son père. De sa mère, Cyriaca, elle ne sait que ce que lui a dit l’Ancienne dès qu'elle a été en âge de poser la question : "c’était une sœur, une accoucheuse, comme nous toutes, passionnée de botanique, mais qui a commis une faute impardonnable!", sans plus de détails, si ce n’est que, dans des paroles bienveillantes, elle a toujours indiqué à la jeune Zénaïs qu’"elle ne devait pas porter la faute de sa mère sur ses épaules, celle-ci l’ayant déjà payée de sa vie." Zénaïs, enfant L’apprentissage des sorcières commence bien plus tôt que dans les autres guildes, et dès 5 ans, Zénaïs apprend à lire et à compter. C’est une élève studieuse, mais isolée. Les autres vierges, même si elles voient peu leur mère (qui sont affectées pour la plupart) et quasiment jamais leur père, ont l’occasion de correspondre avec celles-ci et d’échanger entre elles sur ces lettres, ce que Zénaïs ne peut pas faire. Elle se réfugie dans la lecture, en particulier en biosciences et en génétique. Entre 43 et 45 Maruthas, Zénaïs sent que l’atmosphère au sein du coven change et devient plus lourde. C'est aussi une période où la rumeur de circulation de puissantes drogues dans les hautes sphères du Manoir Absolu se propage dans la Citadelle. Les Mères sont nerveuses et très affairées. Certains cours sont supprimés. Des tensions et rivalités entre Mères et Anciennes troublent l'habituelle quiétude des salles d'étude. Il se chuchote que certaines Mères sont sorties de leur neutralité et ont pris le parti de puissantes familles d'Exultes, au détriment de la sororité. Les apprenties se perdent en conjectures, tandis que Zénaïs passe des heures dans la bibliothèque, en particulier dans les rayons de botanique, s'imaginant marcher dans les pas de sa mère. C’est à cette occasion, dans un livre sur la flore de Nessus, qu’elle trouve une énigmatique inscription manuscrite en Langue Morte : “Ubi floret conium maculatum, amor latet in umbra.” accompagnée de quelques croquis : un fiacre qui brille dans la nuit, des têtes de mort volantes au-dessus et des dessins de fleurs ressemblant vaguement à de la carotte sauvage. Zénaïs ne maîtrise pas encore la Langue Morte, tout juste peut-elle reconnaître conium maculatum, “la rose tachetée”, mais elle nourrit l'espoir, du haut de ses 8 ans, d'avoir trouvé un mystère caché par sa mère sur les Sœurs Étranges. Peut-être même est-ce ce qui a entraîné sa perte ? Les rêveries de Zénaïs et les troubles dans la Guilde des Sorcières se turent mystérieusement à la mort de l'Autarque Maruthas, durant la 45ᵉ année de son règne. Zénaïs grandit et devient l’une des élèves les plus brillantes de la guilde, s'attirant beaucoup de jalousies et l'isolant encore davantage auprès des autres apprenties. Il lui est enseigné quelques-uns des secrets des Sorcières, que le commun des mortels ignore et qui constituent l'héritage des prouesses des civilisations d'un lointain passé, en particulier ce qu'il est possible de faire par manipulation génétique ou encore par implant biosynthétique. Au fur et à mesure qu’elle lève le voile sur le savoir des sorcières, Zénaïs se rend compte de l'abîme qui la sépare de la vie d'accoucheuse qu'elle imaginait. De ses rêveries d'enfant, elle garde l'habitude presque machinale de feuilleter tout ce qui se rapporte à la ciguë, dès qu'elle a appris que c'était là le vrai nom de “la rose tachetée”. Zénaïs, en visite à Kalani En 4 Appian, alors que Zénaïs a 12 ans, Mère Arsénia l’emmène pour la première fois de sa vie en dehors du coven, dans ce qui lui semble être un lointain district en bordure ouest de l'immense zone urbaine de Nessus : Kalani. Elle découvre avec effroi durant ce voyage l'affreuse condition de vie de la majorité de la population, ainsi que la crainte qu'inspire sa guilde. Mère Arsénia lui confie quelques éléments au cours du voyage. Un embryon de bête de guerre génétiquement modifié par les Taurochtones de Kalani a été retrouvé sur le marché noir. Zénaïs n'en revient pas qu'une autre guilde maîtrise des savoirs semblables aux leurs. Mère Arsénia souhaite mener secrètement l'enquête sur place. Pour Zénaïs, c’est son premier voyage en dehors de la Citadelle et tout lui est étranger. Au cours de l’enquête, elle est impressionnée par l'audace et l'autorité dont fait preuve Mère Arsénia. Il faut dire que la lettre de commande signée du sceau de l'Archonte Honorius ouvre toutes les portes. Elle rencontre d'autres apprentis de guildes : Lorne chez les Clavigers au Lochus et surtout Malrubius chez les Embaumeurs aux Grandes Loges, où elle réside durant quelques semaines (voir épisodes 0.1 et 0.2). Malgré l'odeur assez tenace qui plane toujours près du jeune Malrubius, elle se prend d'amitié pour lui alors que sa supérieure lui laisse du temps libre. Elle découvre aussi le coven secret de Kalani, où résident une Mère et son apprentie. Pendant son séjour, dans la loge des sorcières de Kalani (Quartier Astrosophe), bien modeste en comparaison de la tour des Sorcières de la Citadelle, Zénaïs fait une étrange découverte dans un herbier : les mêmes crânes volants dessinés à la page de la ciguë. Se souvenant de l’ouvrage sur la flore découvert quelques années auparavant, elle se remémore la petite note en Langue Morte. “Ubi floret conium maculatum, amor latet in umbra.” Maintenant, elle est capable de la traduire : "Là où fleurit la ciguë, l'amour se cache dans l'ombre." Elle en est persuadée, c’est la même personne qui a fait ces dessins. La ciguë, la fleur dont on extrait un poison mortel. Zénaïs se remet à parcourir toutes les hypothèses sur l'exécution de sa mère. Une faute impardonnable ? Aurait-elle empoisonné une personne illustre ? Pourquoi ? Finalement, après avoir poussé l'enquête jusqu'à exhumer le corps d'un Taurochtone assassiné l'année précédente, le fugitif de la Tour de l'Ours reste introuvable, et le Maître des Taurochtones finit par avouer, non sans résistance, que quatre autres embryons sont dans la nature, ce qu'ils avaient caché aux Clavigers. Les années passent et Zénaïs approche du jour qui verra son noviciat se terminer. L'Ancienne la convoque et lui dévoile un étrange rituel des Sœurs Étranges : les marches folâtres. Elle en avait déjà entendu parler, ainsi que du fait que les sorcières ne pouvaient s'unir qu'avec des bourreaux. Mais ce jour-là, l'Ancienne lui révèle un autre aspect du rituel. L'après-midi des marches folâtres, bourreaux et sorcières font gentiment connaissance dans la cour qui sépare leurs deux tours. Cela permet à chacune et chacun de choisir le partenaire qui lui conviendra le mieux pour le soir. Cependant, à la grande surprise de Zénaïs, elle aperçoit ce jour-là, dans la cour, la silhouette d'une jeune femme lui ressemblant étrangement. L'Ancienne lui indique qu'une comédienne a pris sa place pour cette première avant son passage au grade de Mère. Ce soir, toutes les sorcières seront masquées. Libre à elle d'aller à la rencontre du bourreau sur lequel elle peut jeter son dévolu ou de laisser une prostituée se faire passer pour elle. Pour toutes, elle aura accompli son rituel de passage et sera devenue Mère. Zénaïs hésite un long moment, puis choisit finalement de ne pas se mêler au rituel. Zénaïs, devenue Sorcière Le lendemain, pourtant, Mère Arsénia la salue comme une congénère et non plus comme son élève. Zénaïs reçoit alors sa bague sigillaire, prouvant son nouveau statut, comme tout guildaire devenu compagnon. À sa grande surprise, on lui offre quelques jours de célébrations, loin des jalousies des autres apprenties. Ayant remarqué l'amitié qu'elle avait développée avec les jeunes apprentis thanatopracteurs de Kalani, Mère Arsénia a réussi à convaincre l'Ancienne que Zénaïs fêterait plus joyeusement son élévation auprès des compagnons des Grandes Loges de Kalani plutôt qu'à la Citadelle. C'est ainsi que Zénaïs repart pour Kalani, espérant revoir le jeune Malrubius, qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans. En arrivant sur place, seule -au soulagement de tous-, elle retrouve Malrubius, bien affairé aux préparatifs de la fête des morts. Mais elle finit par le convaincre d'aller boire un verre la veille des célébrations, dans un estaminet près du parc du Souverain Doré... MJ ApôtreJ'aime
- ▫️ Récits d'aventures ▫️Célébrations En cette veille de fête des morts, le Compagnon Malrubius s’accorde enfin un jour de répit. Il presse le pas pour retrouver, pour sa plus grande joie, la jeune sorcière Zénaïs, venue fêter, elle aussi, son nouveau statut de Serviteur du Trône. Il sait qu’il n’a que quelques heures de répit avant d’accompagner la Châtelaine Thaïs de l’Automne Lacté pour inspecter la mise en place qu’il a effectuée dans le grand mausolée de cette illustre famille d’exultes et vérifie, pour la millième fois, qu’il n’en a pas oublié la clef d’accès. Il a passé toute la semaine des célébrations d’accession au grade de compagnon à se rendre au parc du Souverain Doré pour préparer le tombeau, en lieu et place de profiter des festivités, et compte bien se rattraper aujourd’hui. Surtout, il est assez flatté que la jeune Zénaïs, qu’il avait rencontrée alors qu’il avait 12 ans aux Grandes Loges, lors de l’enquête de sa supérieure sur l’assassinat du Maître Tauroctone Capito, ait choisi de revenir à Kalani. Il s’est souvent demandé pourquoi ces deux sorcières avaient refait l’enquête, mais n’avait jamais obtenu de réponse. Peut-être que, les années ayant passé, Zénaïs sera plus loquace, à moins que… d’autres sujets plus personnels ne viennent s’immiscer dans leurs conversations ? Sur le chemin du “Potron-Minet”, la taverne choisie pour sa proximité avec le parc, Malrubius croise de nombreuses patrouilles de miliciens. Il sait que, dès que le soleil sera couché, commencera la fête des morts, et que le folklore impose aux citoyens de regagner leur demeure, exception faite de ceux accompagnés d’un fuligineux : ces derniers, dans leur tenue plus noire que la nuit, sont reconnus par les molosses d’Hypogéon, venus chercher les âmes des morts, comme les serviteurs d’Ani. La milice est là pour s’assurer que la tradition sera respectée et aider les derniers fêtards à évacuer les rues. Arrivé dans le petit estaminet, il jette un œil sur la salle, déjà chauffée par l'ambiance des nouveaux guildaires. Outre ses camarades des Grandes Loges, il remarque Lorne, une vieille connaissance dans son uniforme de Claviger. Ce dernier, plus âgé que lui et compagnon depuis plusieurs années, a sûrement été réquisitionné pour calmer les ardeurs de ceux qui auraient trop arrosé la fin de leur carrière d’apprenti. Surtout, il retrouve Zénaïs, déjà entourée par Charonus et Vespa, ses amis d’enfance devenus, eux aussi, embaumeurs. Les conversations joyeuses, les chopes et les rires s’enchaînent, tandis que le temps file à toute vitesse. Zénaïs, toujours aussi discrète, ne lui confie aucune véritable raison pour sa venue et continue d’entretenir le mystère sur ses activités. Alors que son heure de rendez-vous arrive, Malrubius s’excuse auprès d’elle et, ne sachant pas bien combien de temps la Châtelaine Thaïs le retiendra, lui indique de ne pas l’attendre. Mais Zénaïs semble décidée à rester jusqu’à la fermeture de l’établissement. Portant sa robe de fuligine, elle peut se permettre de rentrer à la nuit tombée. Elle lui dit alors, avec un sourire mutin, qu’elle pourra toujours le raccompagner et chasser les éventuels molosses d’Hypogéon qui voudraient s’en prendre à lui. Malrubius, ne sachant décidément pas sur quel pied danser avec cette sorcière, finit par lui concéder qu’il reviendra dès qu’il le pourra. Saluant d’un petit signe de la tête le Claviger Lorne, il sort de la taverne, non sans constater que le soleil rouge est déjà bien bas. Il ne lui fallut heureusement pas plus de quelques angélus pour rejoindre l’entrée du parc du Souverain Doré. Les gardes, reconnaissant sa tenue pourpre de Thanatopracteur, ne firent pas d’histoire pour le laisser passer. Une grande silhouette encapuchonnée, encadrée par deux solides gaillards, semblait déjà s’impatienter devant le mausolée de l’Automne Lacté. Malrubius, ne voyant que le menton et les lèvres délicates de la femme qui se tenait devant la porte, demanda, hésitant, à qui il avait affaire. D’une voix de colombe, celle-ci lui confirma être envoyée par la Châtelaine Thaïs de l’Automne Lacté, tout en retirant un gant de dentelle pour lui montrer furtivement sa bague sigillaire. Malrubius, surpris de ne pas avoir devant lui la Châtelaine en personne, eut à peine le temps de reconnaître un gland et quelques étoiles, ainsi qu’une barre. Cependant, conforté par la voix assurée de la jeune femme et sachant que Maître Kryspin avait examiné le sceau de la missive reçue à la loge, il ne fit pas attendre plus longtemps la jeune femme. Sortant la clef de sa poche, il ouvrit la porte du mausolée et saisit la lampe qu’il avait laissée pour cette occasion. Aidant la jeune femme à enjamber le seuil, il ouvrit ensuite la voie et commença à descendre la volée de marches qui s’enfonçait dans la première hypogée. Tout occupé à guider son invitée, il ne remarqua pas les deux sbires qui leur avaient emboîté le pas. Finalement, arrivé dans la petite salle contenant le sarcophage de Cériana et grandement satisfait du travail visiblement fourni, Malrubius esquissa un mouvement pour obtenir l’avis qu’il espérait positif de son inspectrice. C’est alors qu’à sa plus grande surprise, un foulard imbibé d’une très forte odeur se plaqua contre son nez, et il sentit ses jambes se dérober alors qu’il tentait désespérément de se raccrocher aux bras de la traîtresse. Tout se fit noir autour de lui, et il perdit connaissance.J'aime